La décision de la cour suprême des Etats Unis qui ne garantit plus le droit à l’avortement au niveau national, est un recul pour les droits des femmes américaines mais pas seulement.
Cette décision est une atteinte, une régression unique. C’est la première fois qu’un tel recul en matière de droits des femmes se produit dans un pays occidental.
Ceux qui décident de cela au nom du respect à la vie se trompent. Car une femme qui veut avorter, avorte. Elle le fera donc par tous les moyens et le plus souvent dans des conditions sanitaires dangereuses pour elle, pouvant la mettre en danger de mort. L’OMS nous alertait il y a quelques semaines sur les milliers de femmes qui meurent chaque année à cause d’avortements non sécurisés. Les IVG clandestines tuent, c’est ce la que veulent les conservateurs qui se disent « pro-vie » ? que des filles de 16 ans meurent ?
L’IVG est une solution pour toutes les femmes qui en ont besoin.
Les mouvements conservateurs sont très puissants aux US mais aussi en Europe et en France. On a pu voir et entendre leurs représentants exprimer leur rethorique anti-choix au sein de l’hémicycle lors des débats sur ma proposition de loi. Il nous faut donc rester vigilants et combattre ces mouvements.
La meilleure garantie est, en France, l’inscription du droit à l’avortement dans notre Constitution. Je salue à ce titre les différentes initiatives parlementaires visant à aboutir à cela at au delà des clivages partisans et des guerres de chapelle, aboutir à la rédaction et au dépôt d’un texte commun. Je crois que sur ce sujet un consensus large peut être trouvé. Il faut le faire pour les femmes, pour la société entière.
Cependant, l’inscription dans la constitution pour ne pas rester que symbolique, doit s’accompagner de moyens financiers à la hauteur afin que chaque femme puisse avoir accès à l’avortement sur tout le territoire national de manière homogène.